Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

énergique et puissante, afin d’en faire sûrement l’instrument de sa haine contre moi !

Pauvre Ursule !… Oui, car, malgré ses égarements, il y avait en elle de généreux instincts ; une âme capable d’éprouver si noblement l’amour ne peut pas être à tout jamais corrompue.

Oh ! oui, ce fut un affreux malheur pour elle d’avoir eu la pensée de sa réhabilitation alors qu’il était trop tard pour l’accomplir.

Oui… Ursule eût marché avec sa persévérance et sa fermeté habituelles dans cette voie honorable et élevée ; elle eût appliqué au bien tout le charme de sa séduction, toute l’énergie de son caractère. La malheureuse femme le disait bien : « Il n’y a qu’une volonté divine et vengeresse qui puisse faire briller un tel avenir à nos yeux, alors que la tombe va nous engloutir. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ce jour-là, avant de rentrer chez moi, j’entrai à Saint-Thomas-d’Aquin ; j’allai à la sacristie ; j’y trouvai heureusement un prêtre, je le priai de dire une messe pour le repos de l’âme d’Ursule, et j’y assistai…