Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/255

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cela se doit et se fait… on mesure les égards à la valeur des gens ?

— Vous êtes parfaitement logique, Monsieur ; je terminerai, si vous le voulez, l’exposé de votre situation envers moi… Si j’étais seulement pauvre, soumise et dévouée à vos moindres volontés, vous me feriez peut-être la grâce d’être seulement indifférent à mon égard ; mais comme le hasard m’a appris vos bassesses, mais comme j’ai acquis le droit de vous mépriser ouvertement, votre haine a remplacé l’indifférence.

— Vous déduisez et vous analysez à merveille, Madame ; je n’aurais pas mieux dit. Oui, quoique ruinée, vous auriez pu obtenir de moi… peut-être de l’intérêt, probablement de la compassion… et assurément de l’indifférence… mais il fallait toujours rester aimante et résignée.

— Vous êtes généreux… Monsieur…

— Non, Madame… mais je suis fort original. Je ne vous aimais pas d’amour, soit, mais il me plaisait de me voir adoré par vous ; aussi… platonique ou non, votre liaison avec Rochegune, et surtout le choix de cet homme,