Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/260

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une idée de l’obéissance passive à laquelle vous êtes réduite, supposez que demain matin vous voyiez arriver à votre porte une berline de voyage : je vous offre mon bras, je vous fais monter en voiture, en vous ordonnant de laisser ici votre éternelle Blondeau, bien entendu.

— Je refuserais de partir, Monsieur, et de me séparer d’une femme dont je connais la fidélité à toute épreuve…

— Vous refuseriez, soit ; mais de par la loi, qui vous aurait bien obligée de me suivre ici, rue de Bourgogne, vous seriez obligée de me suivre partout ou bon me semblera… Continuons là supposition. Nous nous mettons en route : à cinq ou six relais d’ici, nous retrouvons un de mes plus anciens amis ou ennemis… peu importe… Il me plaît d’en faire mon compagnon de voyage… Qu’avez-vous encore à dire ?… La loi limite-t-elle le nombre et le choix de mes amis ? La loi m’interdit-elle le pardon des injures ? Je vous dis cela dans le cas où, par exemple, il s’agirait de Lugarto… Vous êtes épouvantée… vous n’avez rien à répondre, c’est tout simple. Je continue ma supposition… Nous sortons de France et nous al-