Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/261

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lons habiter une magnifique villa que possède Lugarto à Florence. Qu’avez-vous encore à objecter ?… Rien… Il me plaît de m’établir en pays étranger, vous devez me suivre, toujours me suivre… La loi tiendrait-elle compte de vos antipathies !… Vous voyez donc que vous êtes folle en parlant de vos volontés. Il vous est défendu d’avoir des volontés, vous ne pouvez qu’obéir aux miennes, qui sont votre destinée, telle que l’a voulue la haine de votre tante. Et voyez le hasard… il se trouve justement qu’au moment où mademoiselle de Maran, accablée par l’âge et les infirmités, ne pouvait plus vous poursuivre avec la même énergie, vous avez pris comme à tâche de m’irriter contre vous, et de tout faire pour m’exaspérer ! Vous dites que j’aime beaucoup l’argent, madame, et que je suis capable de tout, pourvu que l’on me paye… Vous avez raison : la prodigalité a cela de bon ou de fâcheux que c’est un vice immortel. J’aurais à cette heure autant de plaisir à mener de nouveau une vie splendide que si je ne faisais que d’entrer dans le monde. Le jeu, les chevaux, les femmes, la table, le luxe, j’aime encore tout cela avec l’ar-