— Et vous, ma pauvre Mathilde — dit-il en me regardant avec intérêt — quand pourra-t-on vous comparer à autre chose qu’à un beau lis ? quand votre pâleur se nuancera-t-elle d’un peu de carmin ?
— M. Gérard compte beaucoup sur mon séjour dans le Midi pour me remettre tout-à-fait, et j’y compte aussi, mon ami.
Il me regarda avec attention, et me dit en secouant tristement la tête :
— Serez-vous donc la seule parmi nous qui ne soyez pas heureuse, vous à qui nous devons la félicité dont nous jouissons ?
— Mon ami, quelle idée ! Ma pâleur n’est-elle pas naturelle après une longue maladie ?…
— Mathilde, vous ne pouvez pas en convenir… votre mari vous tourmente… Jamais vous ne recevez de ses nouvelles.
— Il écrit généralement très peu… et puis le service des postes d’Italie se fait mal, dit-on…
— Ah ! Mathilde… Mathilde… — ajouta-t-il en soupirant. — J’en reviens toujours là… comment a-t-il pu vous quitter au moment où