Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de mon dévouement pour Emma, ce que je voulais éviter à tout prix depuis que j’avais sagement renoncé à mon dessein de tout révéler à M. de Rochegune.

— Il faut bien vous croire — reprit M. de Rochegune avec un soupir — vous me répondez toujours ainsi quand je vous parle de M. de Lancry ; mais je ne sais pourquoi il me semble que sa conduite envers vous cache quelque mystère !… Je crains que vous ne soyez pas heureuse… non, vous n’êtes pas heureuse… vous avez été dupe de votre noble cœur, comme votre mari peut-être a été dupe de ses bonnes résolutions… Pendant quelque temps j’admets qu’il se soit sincèrement repenti, mais ses anciennes habitudes auront repris le dessus, et il aura mieux aimé sans doute mener je ne sais quelle existence aventureuse que de vivre obscurément auprès de vous… Et puis… Mais, tenez, Mathilde… ne parlons plus de cela… je ne veux pas dire tout ce que je pense… je me trompe sans doute et je vous affligerais.

— Vous avez raison, mon ami, ne parlons plus de cela… n’ayez aucune inquiétude…