Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/286

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Emma décacheta la lettre, parcourut les premières lignes et nous dit :

— C’est une demande de secours. — Lisez-la tout haut, mon enfant — dit madame de Richeville. — Nous nous associerons ainsi à votre bonne œuvre.

Emma lut ce qui suit :

« Madame,

« C’est une infortunée qui vient à vous avec espoir et confiance, bien sûre que vous accueillerez la prière d’une malheureuse femme victime de sa faiblesse et de son cœur, et qui n’a d’excuse que dans la force de la passion coupable qui l’a égarée. »

Emma s’interrompit et regarda madame de Richeville et l’abbé.

— Peut-on trouver une plus pauvre excuse ! — dit celui-ci en haussant les épaules ; — autant se plaindre des ravages du feu lorsque l’on a soi-même allumé l’incendie… N’est-ce pas, madame la duchesse ?

— Sans doute, monsieur l’abbé — répondit madame de Richeville un peu embarrassée ; car malgré son expiation elle était restée d’une