Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/295

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Je craignis que mon insistance à vouloir l’en empêcher ne lui parût singulière ; d’ailleurs, rassurée par un regard de madame de Richeville, qui s’était tout à fait remise, je la laissai continuer.

— Il n’y a plus que quelques lignes — m’avait-elle dit — ce sera bientôt terminé…

Elle reprit donc ainsi qu’il suit :

« Plus que personne, Madame, vous devez d’ailleurs compatir à mon infortune ou plutôt à celle de mon enfant. »

— Pourquoi donc moi… plus que toute autre dois-je m’intéresser à cette malheureuse ? — nous demanda Emma en nous regardant d’un air étonné.

— Laissez cela… Je vous dis, mon enfant, que cette femme est folle — m’écriai-je.

Poussée par un inexplicable pressentiment, je me levai pour prendre cette lettre des mains d’Emma.

Il était trop tard.

Elle avait continué de lire.

Ses yeux, toujours attachés sur cette lettre fatale, s’agrandirent d’une manière effrayante.