mère de mademoiselle Albin, qui vous a élevée et qui sait le secret de votre naissance. »
Cette lettre était-elle réellement écrite par cette femme ?
Était-ce une nouvelle et horrible machination de M. Lugarto ? C’est ce qu’alors ni moi ni madame de Richeville nous ne pûmes démêler.
Lorsque la réflexion me vint, je me dis qu’après l’exclamation d’Emma j’aurais dû peut-être empêcher madame de Richeville de faire son irréparable aveu, en affirmant que cette lettre mentait ; mais le soupçon aurait toujours été éveillé dans l’esprit d’Emma, et pour elle ce doute aurait été probablement aussi cruel que la certitude.
Plus j’approche du dénouement de ces tristes mémoires, plus les événements s’assombrissent.
Je sens quelquefois le courage me manquer.
Ce qui me reste à raconter est encore si récent que je n’ai pas la force de m’y appesantir comme sur des faits depuis longtemps passés.