Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/299

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Je n’ai jamais reculé devant l’analyse de mes douleurs ; j’y cherchais, j’y trouvais un certain charme amer. Pour moi, bien souvent méconnue… pour moi, qui ne m’étais jamais plainte, ce récit était comme une explosion de larmes et de sanglots trop longtemps comprimés…

Mais lorsqu’il s’agit de peindre les angoisses déchirantes de ceux que j’ai tant aimés, mon cœur se serre atrocement… je sens ma plume presque s’arrêter…

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Le lendemain de cette scène fatale, Emma me dit ces mots, qui résumaient la douloureuse position dans laquelle elle devait se trouver désormais à l’égard de madame de Richeville.

« Je ne me pardonnerai jamais d’avoir parlé de ma mère comme j’en ai parlé devant elle. »

En m’entretenant des craintes que lui inspirait la découverte du secret de la naissance d’Emma, madame de Richeville m’avait toujours dit :