Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/302

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times d’une atroce méchanceté furent mutuellement interprétés comme de tacites reproches ! Hélas ! lorsque les physionomies ont contracté une expression désolée, comment distinguer la nature des angoisses qu’elle trahit !

Dans ces circonstances si difficiles, si pénibles, je pus apprécier la force du caractère de M. de Rochegune, la bonté de son cœur : il trouva d’inépuisables ressources dans sa haute raison et dans son esprit pour calmer, pour adoucir, pour tromper ces ombrageuses méfiances.

Il redoubla de tendresse, de soins pour Emma dès qu’il la vit sous l’influence de ces funestes préoccupations.

À force d’éloquence, de persévérance, il parvint à lui rendre la réaction de ce coup moins douloureuse, en ne cessant de répéter, de commenter ce qu’il avait dit à madame de Richeville et à Emma le soir même de cette fatale découverte.

« La preuve, madame, que l’expiation de certaines fautes, si grandes qu’elles soient, peut être complète, c’est que moi, dont