Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alors… servez-nous ce que vous voudrez… du lait… une bavaroise, que sais-je ? — dit M. Godet l’aîné d’un air égaré en se laissant tomber sur une banquette et en levant les mains au ciel.

— Il n’y a pas de bavaroise — dit Jean.

— Comment ! pas de bavaroise ?… allons… eh bien alors donnez du café au lait — dit Godet avec un profond soupir.

— Il n’y a pas de café au lait non plus

— Comment !

— Il n’y a que du chocolat en morceaux, du café en grains, des cerises à l’eau-de-vie et de l’eau sucrée.

— Mais c’est épouvantable ! on n’ouvre pas un café Monsieur, quand on ne peut offrir aux consommateurs que de tels comestibles ! — s’écria Godet l’aîné.

— Eh ! mille tonnerres ! ne consommez pas. Qu’est-ce que ça nous fait donc, à nous, que vous consommiez ?

Ces derniers mots parurent faire une vive impression sur Godet l’aîné ; il jeta un regard d’intelligence à son frère et dit à Jean :

— Eh bien ! donnez-nous une tablette de