Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/335

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chocolat, un verre d’eau sucrée et du pain.

Évidemment Jean était absolument étranger aux premiers principes de sa profession ; il apporta du sucre dans une tasse, une tablette de chocolat sur un vieux journal, et de l’eau dans une bouteille.

À la vue de ces énormités, les Godet échangèrent de nouveaux signe d’étonnement et presque d’effroi…

Quelques fidèles habitués conviés comme les deux frères au déjeuner de madame Lebœuf, apprirent par eux la brusque disparition de l’hôtesse, et quels étaient les sauvages — ce fut l’expression dont se servit M. Godet l’aîné ; — quels étaient les sauvages qui remplaçaient la digne veuve toujours si prévenante pour ses habitués, et son fidèle et inoffensif Botard.

MM. Godet et leurs amis, tout en grugeant leur tablette de chocolat, se livraient à des suppositions fabuleuses à l’endroit de la disparition de la veuve et de l’apparition de ses étranges successeurs, les uns penchaient pour un enlèvement tenté par un Anglais ou un Américain. Comme Dieudonné faisait assez sa-