Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/344

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une pince à déboucher le vin de champagne, le fil de fer du mouvement fut coupé au milieu d’un tintement formidable, et le bruit cessa subitement.

— Dieu… quelle figure elle doit faire dans son lit avec son chapeau de soie carmélite ! — dit mademoiselle Julie en éclatant de rire. — Je ne voudrais pas m’en approcher à cette heure ; elle me mordrait, bien sûr.

— Et voilà une morsure qui serait venimeuse — dit le cuisinier.

— Mais pourquoi donc que Madame s’ostine à porter un chapeau de soie et un casaquin puce dans son lit… puisque voilà deux mois qu’elle ne se lève plus ? — dit Goujon.

— C’est un vœu qu’elle a fait au diable — dit M. Servien avec un sérieux comique.

— Le fait est que si le diable est son parrain elle est bien sa filleule — dit mademoiselle Julie. — Est-elle méchante ! est-elle méchante !… Nous a-t-elle tourmentés quand elle se portait bien ! a-t-elle lésiné sur tout ! nous a-t-elle brutalisés, Tiens, chacun son tour donc !

— Ce qui l’enrage — reprit M. Servien — c’est qu’elle ne peut plus écrire… à M. Lu-