Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/345

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chet, son homme d’affaires, ce grand caliborgnon, à qui elle se plaignait toujours de nous… Elle a beau m’ordonner de lui écrire de venir… moi pas si bête…

— Le père Fabri, le concierge, l’a renvoyé il y a huit jours — dit Goujon.

— Je le lui avais recommandé dans le cas où il viendrait de lui-même, ce M. Luchet, mauvais intrigant… Vous sentez bien, mes enfants, que madame serait capable de le faire installer ici ; alors ça serait fini pour nous… Au lieu de nous asseoir bien à notre aise dans l’office de la salle à manger, devant un bon dîner à deux services… il faudrait descendre dans l’office de la cuisine… Nous n’aurions plus les mêmes douceurs.

— Dites donc, monsieur Servien — dit mademoiselle Julie — si l’on disait de M. Luchet ce qu’on dira des serruriers, qu’il est mort, qu’il y a eu aussi une épizootie sur les hommes d’affaires ?

— Ma foi, ça ne serait pas de refus ; nous aurions la paix. D’un autre côté l’on dirait à M. Luchet que madame ne veut plus le voir, et il n’en serait que ça… S’il écrivait, comme