Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/352

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c’étaient toujours ces yeux renfoncés, ardents, et qui, au moment où Servien entra, brillaient d’une indicible rage…

La position de cette femme était d’autant plus odieuse que la paralysie ne lui laissait de libre que le cou, l’avant-bras et la main gauche, le reste du corps était complètement inerte.

Les imprécations qu’elle se mit à vomir contre Servien et mademoiselle Julie n’étaient donc accompagnées que d’un faible balancement de tête et de quelques mouvements convulsifs de la main gauche.

— Misérable ! — s’écria-t-elle en écumant de colère — affreux scélérat !… C’est donc ma mort que vous voulez, brigand que vous êtes ?

Servien s’approcha du lit avec un sang-froid imperturbable pour y déposer son plateau.

Ce silence redoubla l’exaspération de mademoiselle de Maran, qui s’écria :

— Va-t’en… sors d’ici… je te chasse… que je ne te voie plus.

Servien tourna sur ses talons, fit un signe à mademoiselle Julie, et regagna la porte.