Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/366

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que cela leur faisait pourtant de m’acheter ce chien ?… Mais à qui me plaindre ? ils ne laissent approcher personne de moi au lieu que lorsque vous serez ici, ils me respecteront… Vous leur imposerez, vous, vous les forcerez bien à écouter mes ordres, vous ferez respecter votre pauvre vieille tante infirme… n’est-ce pas ?

— Silence ! — dit tout-à-coup Mathilde — une voiture… c’est lui… c’est lui.

— Non, non… — dit mademoiselle de Maran en écoutant — la voiture passe… Mais que veut-il donc vous faire, ce monstre-là !… car c’est un monstre, voyez-vous ! Jamais vous n’en direz assez de mal ! si vous le connaissiez comme je le connais… Ah ! maintenant je me repens bien d’avoir consenti à votre mariage avec lui… mais la tête vous en tournait, pauvre petite… ah ! ce sera le chagrin de toute ma vie de vous a voir donnée à un pareil bandit… un faussaire… un escroc… Tenez, si je pouvais pleurer… j’en pleurerais des larmes de sang. Mais qu’est-ce qu’il vous veut encore, ce misérable-là ? n’a-t-il pas mangé votre fortune !