Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/373

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Et M. de Lancry remit en effet à Mathilde un acte légalement conçu… La loi l’appuyait, il était dans son droit, il en usait.

— Allons donc ! — s’écria mademoiselle de Maran pendant que Mathilde parcourait machinalement cet acte — est-ce que c’est possible ?… Vous ne savez donc pas ce dont elle vous accuse ?… Ça suffirait pour amener une séparation… car c’est infâme… Oui, elle prétend que vous voulez l’emmener retrouver cet abominable nègre blanc de Lugarto…

— Vraiment ? cette pauvre chérie, elle a deviné cela ? Mais certainement oui… elle ne se trompe pas… ce bon et tendre ami nous attend à Nice… Nous partons ce soir ; c’est Fritz, que Mathilde connaît bien, qui nous sert de courrier… Nous n’emmènerons personne… Elle laissera sa madame Blondeau ici… Je serai trop heureux de servir ma belle chérie.

Depuis quelques moments Mathilde paraissait absolument indifférente à ce qui se disait autour d’elle.

Tout à coup, sans dire un mot, elle tomba à genoux, baissa la tête et pria avec ferveur.

— Vous voyez bien — dit mademoiselle de