Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/380

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Le crime rend lâche ; Gontran avait été brave, il n’était plus que cruel.

— Servien — cria-t-il — délivrez-moi de cet homme, qu’on le jette à la porte.

— Servien, Servien, je vous défends de le toucher — cria mademoiselle de Maran. Cet affreux M. de Lancry veut emmener ma pauvre nièce. Ce bon M. Sécherin veut le tuer. Il a toutes sortes de bonnes raisons pour cela… Pour l’amour de Dieu… qu’on le laisse faire… qu’on le laisse faire…

Soit que Servien eût un ancien grief contre M. de Lanpry, soit qu’il voulût faire oublier à sa maîtresse son impertinence de la soirée, il se retira doucement sans mot dire.

Mathilde tomba dans un fauteuil et cacha sa figure dans ses mains.

M. de Lancry, furieux, voulut forcer le passage ; M. Sécherin, d’un bras vigoureux, le prit au collet et le repoussa violemment.

M. de Lancry trébucha sur le parquet. En se relevant, il jeta un regard rapide autour de lui pour voir si rien ne pouvait lui servir d’armes… Il ne trouva rien.

Cette insulte réveilla en lui quelque étincelle