Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/381

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de son ancienne énergie. Sa figure blafarde se colora légèrement.

— Vous paierez cher votre brutalité, manant que vous êtes !

— Manant soit ; mais je veux vous tuer le plus tôt possible, et je vous tuerai…

— Eh bien, après-demain… Envoyez-moi vos témoins, ils s’entendront avec les miens… cette nuit et demain ne m’appartiennent pas… Madame, venez…

— S’il faisait clair je vous traînerais à l’instant sur le terrain….. mais il faut que j’attende à demain matin… Heureusement les nuits sont courtes : mes témoins, mes armes sont là ; vous ne sortirez d’ici que pour vous battre avec moi.

— Monsieur — s’écria M. de Lancry — cette scène est ignoble ! devant des femmes !

— C’est juste — dit M. Sécherin qui toujours à la porte de la chambre de mademoiselle de Maran parlementait avec Gontran. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, il prit ce dernier au collet, l’attira dehors, referma la porte, et tous deux se trouvèrent dans le premier salon avec les témoins de M. Sécherin.