Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/386

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les outrages qu’il avait subis. Il lui restait la chance de tuer M. Sécherin.

Gontran avait eu plusieurs duels fort heureux ; il tirait le pistolet à merveille. S’adressant au témoin de son adversaire :

— Monsieur, je consens à tout, nous allons chercher deux de mes amis. Seulement, avant de partir, je puis, je crois, faire mes adieux à ma femme — ajouta M. de Lancry avec un sourire sinistre.

— Il veut peut-être s’échapper par quelque escalier dérobé — dit M. Sécherin. — Pierre Leblanc, va donc veiller à la porte cochère.

M. de Lancry dévora ce dernier affront et entra violemment chez mademoiselle de Maran.

— Eh bien, Madame — dit-il à sa femme — vous voilà contente… vous voilà bientôt veuve… vous l’espérez du moins !

Mathilde ne répondit rien.

— Oui, oui, nous l’espérons — s’écria mademoiselle de Maran — et vous n’aurez que ce que vous méritez ; je m’en vas joliment faire des vœux pour ce brave M. Sécherin !

Après avoir contemplé quelques instants sa