Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/387

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femme avec une expression de haine farouche, M. de Lancry lui dit :

— Il se peut que je meure ; mais je serai vengé. Lugarto vous reste… Il saura vous atteindre comme il a atteint M. de Mortagne, comme il a atteint madame de Richeville, comme il atteindra M. de Rochegune, par vous et en vous ! mais si je ne suis pas tué… oh !… tremblez… tremblez… vous serez écrasée…

Il sortit.

Telles furent ses dernières paroles à Mathilde. Celle-ci quittant aussitôt l’hôtel de Maran, malgré les supplications désespérées de sa tante, alla attendre l’issue de ce duel chez madame de Richeville.

Deux hommes de la connaissance de M. de Lancry, éveillés au milieu de la nuit, instruits de l’urgence et de la gravité de cette rencontre, consentirent à servir de témoins. On partit pour Saint-Denis. On attendit dans une auberge le lever du soleil. Au point du jour le duel eut lieu dans les fossés des anciennes fortifications.

Au premier coup de feu de M. Sécherin, M. de Lancry tomba… il expira en maudissant la mémoire d’Ursule et en l’accusant de sa mort.

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