Page:Sue - Mathilde, tome 6.djvu/64

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soit… Eh bien ! oui… oui… je l’aime d’un amour que je n’ose qualifier… soit… mais je l’aime c’est fatal… c’est involontaire, mais cela est.

— Mais cela est infâme, Madame… Mais je vous aime, moi… mais vous m’avez dit que vous m’aimiez…

— Et qui vous dit que je ne vous aime pas ? qui de vous ou de moi a voulu porter atteinte à la pureté des relations qui nous unissaient ? N’est-ce pas vous ? Et parce que, dans un moment de faiblesse, de compassion, je vous ai écrit imprudemment… Venez… était-ce une promesse irrévocable ? Ne m’avez-vous pas dit vous-même que si, au retour de vos voyages, vous ne m’aviez pas trouvée séparée de mon mari, vous m’eussiez proposé loyalement l’attachement que vous aviez pour moi…. Rien n’a donc changé, mon affection pour vous est toujours aussi dévouée, aussi pure, aussi fraternelle. Après tout, qui aurait le droit de me blâmer ? Nos amis eux-mêmes, dans leur austérité, ne pourront que m’applaudir d’avoir oublié les torts de mon mari, et d’être