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Ursule ; cette femme m’avait causé trop de chagrins, il avait pour elle trop de haine et d’aversion.

Une difficulté presque insurmontable était d’amener le mariage d’Emma, et surtout de ne pas laisser soupçonnera M. de Rochegune que j’étais instruite de l’amour de cette pauvre enfant… J’attendis tout de l’inspiration qui m’avait déjà soutenue, guidée…

Je n’avais aucune idée de la vie misérable à laquelle me condamnait le désordre de M. de Lancry, j’appréciai plus que jamais la prévoyance de M. de Mortagne ; ma terre de Maran avait été rachetée sous le nom de madame de Richeville : cette propriété m’assurait bien au-delà du nécessaire.

Par suite de mon étrange position, j’étais forcée de partager la gêne de mon mari ; car je ne paraissais rien posséder en propre. Je n’exagère pas en disant que je me résignai à cette vie presque pauvre avec assez d’indifférence ; je la pris comme une épreuve, comme un essai.

Grâce aux soins de Blondeau, mon triste appartement fut habitable. Je voyais à peine