Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/107

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reliefs de vermeil étaient constellés de pierreries.

Près de la fenêtre, c’était un fourmillement lumineux, coloré, scintillant, éblouissant, auquel la lumière prismatique des vitraux donnait encore des tons plus chauds et plus riches ; il est impossible de nombrer les curieux objets d’orfévrerie émaillés, ciselés, entassés sur des étagères de nacre qui avoisinaient la fenêtre.

À voir tomber de la haute fenêtre cette éblouissante cascade de lumière irisée par les lueurs chatoyantes des objets qui la reflétaient, on eût dit une de ces nappes d’eau que le soleil colore de toutes les nuances du prisme.

Cette comparaison semblait d’autant plus vraie que, immédiatement au-dessous de la croisée, et occupant toute la largeur de sa baie, on voyait un grand buffet d’orgue : deux figures d’anges de trois pieds de haut, sculptées en ivoire, supportaient le clavier de l’instrument, de même matière ; le reste du buffet, dont le sommet atteignait l’appui de la fenêtre, se composait de panneaux gothiques, aussi d’ivoire ; travaillés à jour comme une dentelle, ils n’altéraient en rien la sonorité de l’instrument ; quatre sveltes cariatides d’argent, émaillées de couronnes d’or, ornées de pierreries, comme des ostensoirs, séparaient ces légers panneaux, et supportaient une frise en pierres dures, représentant une guirlande de feuilles, de fleurs et de fruits… cerises de cornaline, prunes d’améthyste, abricots de topaze, bluets de lapis, feuilles de malachite,