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Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/106

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Dans un cartouche supporté par des amours et par des anges, on lisait en lettres d’or : Phidias, Raphaël ; puis au bas une sorte de prie-Dieu (qu’on pardonne cette profanation de l’adoration due au seul Créateur en faveur de la créature) dont le coussin de velours usé prouvait un fréquent usage, comme si quelque fervent et religieux admirateur de ces deux génies immortels venait souvent leur demander à genoux de hautes inspirations, ou les remercier des ineffables jouissances que la science du beau donne à l’homme.

En effet, des gravures ou des copies des plus beaux cartons de Raphaël, placées tout auprès de quelques fragments des bas-reliefs du Parthénon, choisis avec un goût excellent, annonçaient un amour et un sentiment de l’art qui semblaient incompatibles avec la barbarie des mutilations dont nous avons parlé.

À mesure que l’on se rapprochait de la zone la plus lumineuse de cette galerie, étrange retraite du prince de Hansfeld, les objets changeaient aussi de caractère… Plus ils devaient être éclairés, plus ils augmentaient de splendeur.

Ainsi, près de la fenêtre, on voyait une rare collection d’armes indiennes et orientales, des sabres d’argent incrustés de corail, des poignards au fourreau de velours rouge brodé d’or, à la poignée enrichie de pierres précieuses ; le bleuâtre acier de Damas se recourbait sous sa garde d’or étincelante de rubis et d’émeraudes ; des boucliers indiens aux