Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/136

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princesse ; on la dit si belle !… — dit madame Girard.

— Ma foi, je suis tout aussi ravi que vous, madame — reprit M. de Brévannes — de voir enfin cette mystérieuse beauté. L’autre jour, au bal de l’Opéra, on ne parlait que d’elle, des étrangetés de son invisible mari.

— Il ne sera du moins pas invisible ce soir — dit M. Girard.

— Pourquoi cela ? — demanda sa femme.

— Par une raison toute simple, bonne amie, c’est que le chasseur est venu demander si l’on ne pourrait pas avoir un fauteuil pour S. E., qui est, dit-on, fort souffrante, et qui sort pour la première fois depuis une longue maladie.

— Quelle idée ! venir au spectacle ! — dit madame Girard.

— Fantaisie de malade, sans doute — reprit Brévannes.

— L’ouvreuse a répondu au chasseur qu’il fallait demander cela au contrôleur — reprit M. Girard. — Là-dessus le chasseur est descendu, et je suis bien vite revenu vous apporter, bonne amie, mon petit butin de nouvelles.

— Enfin, c’est heureux — dit Brévannes — nous allons donc voir ce couple singulier, étrange, fantastique.

— Quelle est donc cette princesse, mon ami ? — demanda Berthe à M. de Brévannes.

— Une très belle et admirable personne, dit-on,