Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est un écuyer du Cirque.

— C’est une dame colonelle des hussardes chamborannes.

— Dites plutôt de lancières polonaises.

— Moi, je demande le nom de la petite femme blonde… elle est ravissante.

— C’est madame de Brévannes.

— La femme de ce grand brun qui s’avance !…

— Oui…

— Ah ! voilà Morville.

— Dites donc, Morville, le fameux prince invisible est ici ; mais ça n’avance guère, il est retranché dans sa loge, avec votre tante et la princesse de Hansfeld ; on ne peut l’apercevoir.

— Madame de Hansfeld est ici ?

— Oui, là… tenez, Morville.

— En effet…

— Allez donc saluer votre tante. Vous nous direz comment est de près la figure du prince ; d’ici on ne voit rien… Voyons, faites cela pour nous, Morville.

— Impossible, je n’oserais pas approcher de ma tante : j’ai fumé un cigare… Il y a de quoi la faire évanouir. Je vais tâcher au contraire de n’être pas vu par elle, puisque je ne puis aller dans sa loge. Ah çà ! j’espère que nous allons soutenir Gercourt, je suis ému pour lui.

— Est-ce que vous comptez applaudir beaucoup, vous, Morville ?

— Mais sans doute. La pièce le mérite, d’a-