Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/167

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— Il n’y a pourtant pas de quoi.

— Eh bien, messieurs, je vous l’avais bien dit : le dénouement, quel effet ! Ça n’est pas un succès, c’est un vrai triomphe…

— Ça prouve surtout en faveur de notre amitié, nous étions tous là, nous remplissions la salle… Ça s’est passé en famille.

— Il faudra voir cela devant un vrai public.

— Franchement, c’est malgré votre amitié que Gercourt a réussi.

— Oh ! vous voilà toujours avec vos paradoxes, vous, Morville… Dès que quelqu’un est votre ami, il aurait tué père et mère qu’il serait excusable à vos yeux.

— À plus forte raison, mon cher, lorsque cet ami a commis une charmante comédie ; au moins reconnaissez quelques circonstances atténuantes à son crime. D’abord, il ne croyait pas que le succès qu’il ambitionnait pût vous être si désagréable ; il n’y a pas eu, quant à cela, préméditation, je vous le jure.

— Vous plaisantez, Morville.

— Mais c’est la vérité…

— Tenez, si vous étiez l’ami de cette femme qui porte cette drôle de casquette polonaise, vous seriez capable de soutenir que cette coiffure est de bon goût.

— De quelle femme voulez-vous donc parler ? où est-elle ?

— Là-bas, au pied de la statue de Voltaire, à