Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/168

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côté de madame de Brévannes, qui a l’air toute honteuse du compagnonnage.

— Est-ce que M. de Brévannes est à Paris ?

— Sans doute, mon cher Morville, mais de quel air vous demandez cela ?

— Et depuis longtemps ?

— Je ne le crois pas ; je l’ai vu pour la première fois, depuis son retour, au bal de l’Opéra. — Ah çà, qu’avez-vous donc, Morville ? Vous semblez tout préoccupé de Brévannes, est-ce que vous seriez amoureux de sa femme ? Elle en vaut la peine.

— Son seul défaut est d’avoir des amies qui portent de pareils toquets.

— Vous qui prenez tant de pari aux succès de Gercourt, mon cher Morville, vous oubliez le plus beau… Sa comédie a fait un tel effet sur le prince de Hansfeld, qu’elle l’a rendu plus imbécile que jamais. On l’a transporté dans sa voiture presque sans connaissance. Pour sa première sortie, dit-on, il a eu du bonheur.

— Comme c’est agréable pour madame de Hansfeld !

— Oh ! de celle-là nous pouvons dire tout le mal possible, Morville la déteste, et son prétexte de sentir le cigare, qu’il a donné pour n’aller pas répondre à sa tante et à cette belle princesse, était une défaite… Êtes-vous original assez, Morville ?

— Et vous dites qu’il n’y a pas longtemps que M. de Brévannes est à Paris ?