Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/187

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vous… Le lendemain, même jeu… J’arrive en fiacre ; il s’arrête à raser la petite porte ; ses lanternes l’éclairaient comme en plein jour… À sept heures environ, la petite porte s’entr’ouvre et se referme brusquement. C’était chose gagnée, la curieuse était à moi. Pourtant le lendemain, à mon grand étonnement, je ne vis personne ; j’attendis jusqu’à dix heures et demie, rien… Mais enfin, hier soir, j’ai été bien dédommagée…

— Et je vais l’être aussi de tous ces détails.

— Cela vous impatiente, monsieur Charles. Êtes-vous impatient ! Enfin, hier, j’arrive ; on m’attendait, car la petite porte s’ouvre tout de suite, et la moricaude, enveloppée dans un manteau, s’avance sur le pas de la porte ; j’abaisse la vitre du fiacre, et elle demande à voix basse si c’est bien la marchande de dentelles qui est là… Pauvre agneau !!

« C’est elle-même, ma belle demoiselle ; mais si vous voulez monter avec moi un petit moment dans le fiacre, nous causerons plus à notre aise… »

« Oh ! madame, je n’ose pas. » La pauvre petite était toute effrayée ; c’est si jeune et si timide. Enfin, après des si et des mais dont je vous fais grâce, elle consent à monter dans le fiacre auprès de moi. Je dis au cocher de faire le tour de l’île au pas, et nous partons. La pauvre petite tremblait si fort que j’ai eu toutes les peines du monde à la rassurer. Je m’y connais ; je vous donne la moricaude