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Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/188

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pour la plus fière trembleuse, la plus fameuse ingénue…

— Enfin… enfin…

« Vous m’avez dit, madame, reprit-elle, que vous aviez quelque chose de bien important à m’apprendre… qu’il s’agissait de la mort d’un homme ? » Voyez-vous, monsieur Charles, ça fait toujours son effet.

« Oui, ma belle demoiselle ; mais ce qui doit vous rassurer, c’est que ce secret ne vous regarde pas, il regarde votre bonne, votre excellente maîtresse, que vous aimez de tout votre cœur, n’est-ce pas ? — Oui, madame. — Et à qui vous ne voudriez pas causer de chagrins ? — Non, madame. — Eh bien ! mon enfant, vous lui en causeriez un bien vif en ne la mettant pas à même d’empêcher un grand malheur. — Comment cela, madame ? — Un malheureux jeune homme… Mais je ne puis vous en dire davantage, mon enfant… Ce pauvre jeune homme !… Si vous consentez à l’écouter, il viendra à ma place demain soir, en fiacre, à la petite porte, et il vous expliquera tout cela. — Oh ! madame, je n’oserai jamais. — Mais il s’agit de quelque chose de très grave pour votre maîtresse. — Alors j’en parlerai à Son Excellence (vous voyez comme la moricaude est simple, monsieur Charles). — Gardez-vous-en bien, — lui dis-je, — écoutez d’abord ce malheureux jeune homme, et si ce qu’il vous dit ne vous persuade pas, vous ne parlerez de rien à votre maîtresse. Il y aurait, il