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Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/25

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— D’où il faut conclure — reprit le domino — que personne ne saura le mot de cette énigme… Ah ! si j’étais homme… demain je le saurais, moi !

Cette conversation fut interrompue par ces mots de M. de Fierval, qui absorbèrent l’attention :

— Quel est ce grand domino évidemment masculin qui cherche aventure ? Ce nœud de rubans jaune et bleu à son camail lui sert sans doute de signe de ralliement et de reconnaissance.

— Oh ! — dit le domino en descendant du coffre où il était assis — c’est quelque grave rendez-vous. Je vais m’amuser à contrarier cette intrigue en m’attachant aux pas de ce mystérieux personnage…

Malheureusement pour ce malin désir, un flot de foule emporta le domino qui portait un nœud de rubans jaune et bleu, et il disparut.

Quelques moments après, ce même domino masculin, qui venait d’échapper à la curieuse poursuite du domino du coffre, monta l’escalier qui conduit aux secondes loges, et se promena quelques minutes dans le corridor.

Il fut bientôt rejoint par un domino féminin, portant aussi un nœud de rubans jaune et bleu.

Après un moment d’examen et d’hésitation, la femme s’approcha et dit à voix basse :

Childe-Harold.

Faust — répondit le domino masculin.

Ces mots échangés, la femme prit le bras de