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l’homme, qui la conduisit dans le salon d’une des loges d’avant-scène.




CHAPITRE III

LE DOMINO


M. Léon de Morville (l’un des deux dominos qui venaient d’entrer dans ce salon) se démasqua.

Les louanges que l’on avait données à sa figure n’étaient pas exagérées ; son visage, d’une pureté de lignes idéale, réalisait presque le divin type de l’Antinoüs, encore poétisé, si cela se peut dire, par une charmante expression de mélancolie, expression complètement étrangère à la beauté païenne. De longs cheveux noirs et bouclés encadraient cette noble et gracieuse physionomie.

Très romanesque en amour, M. de Morville avait pour les femmes un culte religieux qui prenait sa source dans la vénération passionnée qu’il ressentait pour sa mère.

D’une bonté, d’une mansuétude adorables, on citait de lui mille traits de délicatesse et de dévouement. Lorsqu’il paraissait, les femmes n’avaient de