Page:Sue - Paula Monti, tome 1, 1845.djvu/35

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dame de Hansfeld en cachant sa tête dans ses mains et en songeant à la demi-révélation qu’elle avait involontairement faite à M. de Morville. — Non… non… ce n’est pas un piège indigne !

Puis, s’adressant à M. de Morville :

— Je vous crois, monsieur, par un rapprochement, par un quiproquo étrange, lorsque j’ai su que vous aviez une puissante raison de me fuir, j’ai cru qu’il s’agissait d’une triste… bien triste circonstance dans laquelle à des yeux prévenus je pourrais paraître avoir joué un rôle indigne de moi et mériter même l’aversion que vous me témoigniez… Votre serment me rassure… je m’étais trompée… Rien sans doute n’a transpiré de cette funeste aventure. Maintenant, monsieur, cet entretien n’a plus de but… j’étais venue ici pour vous faire connaître les suites funestes que pouvait avoir l’indiscrétion que je redoutais… Heureusement mes craintes étaient vaines. Maintenant, peu m’importe que l’on remarque ou non que vous évitez toutes les occasions de me rencontrer ; quant à la cause qui vous oblige à me fuir, elle m’est indifférente… Adieu, monsieur… vous êtes homme d’honneur, je ne doute pas de votre discrétion.

Et madame de Hansfeld fit un mouvement pour sortir.

M. de Morville l’arrêta respectueusement par la main :

— Un mot encore, madame… jamais, sans doute, je ne me retrouverai seul avec vous… Sachez au