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« Le prince la rendait si malheureuse, qu’elle désirait sa mort. »

Iris avait surtout recommandé à M. de Brévannes de ne faire en rien soupçonner à la princesse qu’il connaissait, pour ainsi dire, ses plus secrètes pensées.

Ce conseil servait trop les intérêts de M. de Brévannes pour qu’il ne le suivît pas scrupuleusement.

Madame de Hansfeld venait à cette entrevue avec moins de sécurité que M. de Brévannes ; elle le savait capable de la calomnier indignement ; la portée de ses calomnies pouvait être terrible et arriver jusqu’à M. de Morville.

Paula devait donc beaucoup ménager cet homme qui lui inspirait une aversion profonde, et lui témoigner une menteuse bienveillance, afin de paralyser pendant quelque temps ses médisances.

Mais madame de Hansfeld ne s’abusait pas… Du moment où M. de Brévannes se verrait joué, il se vengerait par la calomnie, et sa vengeance pouvait avoir une funeste influence sur l’amour de M. de Morville.

Le plus léger soupçon devait être mortel à cet amour idéal, désintéressé, romanesque, et surtout basé sur une estime et sur une confiance réciproques.

Madame de Hansfeld se rendit au Jardin-des-Plantes avec Iris, malgré l’horreur que lui inspiraient les crimes de cette jeune fille. Elle n’a-