Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/104

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vait pu se passer d’elle dans cette circonstance.

Onze heures sonnaient lorsque Paula et la bohémienne arrivèrent au pied du labyrinthe ; le froid était vif, le jour pur et beau ; dans cette saison les promeneurs sont rares, surtout en cet endroit ; les deux femmes atteignirent le fameux cèdre sans rencontrer personne.

M. de Brévannes était depuis une demi-heure assis au pied de cet arbre immense ; il se leva à la vue de madame de Hansfeld.

Celle-ci cacha difficilement son émotion ; après plusieurs années elle revoyait un homme qu’elle avait tant de raisons de détester. Son cœur battit avec violence, elle dit tout bas à Iris de ne pas la quitter.

M. de Brévannes, vain et orgueilleux, interpréta cette émotion à son avantage ; il contemplait avec ravissement l’admirable figure de Paula, que le froid nuançait des plus vives couleurs. Sa taille charmante se dessinait à ravir sous une robe de velours grenat fourrée d’hermine.

Le mari de Berthe se laissait entraîner aux plus folles espérances en songeant qu’à force d’opiniâtreté il avait obtenu un rendez-vous de cette femme, qui réunissait tant de grâces à tant de dignité, tant de charmes à une si haute position sociale ; ce qui, pour M. de Brévannes, n’était pas la moindre des séductions de la princesse.

Plein d’espoir et d’amour, il s’approcha de Paula et lui dit respectueusement :