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CHAPITRE XII.

PROPOSITIONS.


M. de Brévannes ne réfléchit pas un moment à tout ce qu’il y avait d’humiliant et d’odieux dans le rôle qu’il préparait à sa femme ; nulle considération, nul scrupule ne pouvait empêcher cet homme d’aller droit à son but.

Dans cette circonstance, en songeant à se servir de Berthe comme d’un moyen, il se dit avec une sorte de forfanterie cynique : — Voici la première fois que mon mariage m’aura été bon à quelque chose.

Il crut néanmoins nécessaire de prendre envers sa femme un ton moins dur que d’habitude pour la décider à se laisser présenter à la princesse de Hansfeld. Berthe allait peu dans le monde ; elle était fort timide ; or, s’attendant à quelques difficultés de sa part, il préférait les vaincre par la douceur, ses menaces pouvant rester vaincues devant un refus obstiné de sa femme.

Celle-ci s’attendait si peu à la visite de son mari,