Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/149

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avait presque la certitude de ne pouvoir rien obtenir d’une femme si résolue, qui puisait dans la violence même de son amour la force de résistance qu’elle comptait déployer, voulant et croyant fermement prouver sa passion par des refus opiniâtres dont elle se glorifiait.

D’un autre côté, son sang bouillonnait de courroux en songeant que Berthe le trompait, qu’il était peut-être déjà l’objet des sarcasmes du monde. Les moindres circonstances de son entretien avec sa femme lui revinrent à l’esprit, il y trouva la confirmation des soupçons que quelques lignes du livre noir venaient d’éveiller.

Il ne savait que résoudre. Le lendemain il devait présenter sa femme chez madame de Hansfeld ; il lui fallait donc ménager Berthe jusqu’après cette présentation, qu’il regardait comme si importante pour l’avenir de son amour ; mais comment se contraindrait-il jusque là, lui toujours habitué de faire sous le moindre prétexte supporter à sa femme ses accès d’humeur ?

Il s’épuisait à chercher quel pouvait être le complice de madame de Brévannes ; après de mûres réflexions, se souvenant des goûts retirés que Berthe avait récemment affectés, il se persuada que celle-ci s’abandonnait à quelque obscur et vulgaire amour.

Iris, avec une infernale sagacité, avait justement dans le livre noir fait insister Paula sur le bonheur et sur l’orgueil qu’elle aurait à porter le nom de