Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/150

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M. de Brévannes… Et c’était ce nom que Berthe déshonorait.

Le piège était trop habilement tendu pour que cet homme vain, jaloux, orgueilleux, et d’une méchanceté cruelle lorsqu’on blessait son amour-propre, pour que cet homme, disons-nous, n’y tombât pas, et n’entrât pas ainsi dans un ordre d’idées nécessaires au plan diabolique d’Iris…

En effet, après avoir passé par tous les degrés de la colère et s’être mentalement abandonné aux menaces les plus violentes contre Berthe et son complice inconnu, tout à coup M. de Brévannes sourit avec une sorte de joie féroce ; il se calma, s’apaisa, plus que satisfait de la trahison de Berthe ; il n’eut plus qu’une crainte… celle de ne pas pouvoir se procurer des preuves flagrantes de son déshonneur.

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Il jugea nécessaire à ses projets de cacher à madame de Brévannes la dénonciation qu’il avait reçue, pour épier ses moindres démarches ; il voulait l’endormir dans la plus profonde sécurité.

Aussi, le lendemain (jour de la présentation de Berthe à madame de Hansfeld) M. de Brévannes entra chez sa femme, après s’être fait précéder d’un énorme bouquet et d’une charmante parure de fleurs naturelles.