Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/152

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— En vérité, Charles — lui dit-elle — vous êtes mille fois bon, vous me gâtez… ce bouquet était magnifique, cette parure de camélias est de trop.

— Vous avez raison, ma chère amie, vous n’avez pas besoin de tout cela pour être charmante… mais je n’ai pu résister au désir de vous envoyer ces fleurs, malgré leur inutilité ; je suis ravi que cette légère attention vous ait fait plaisir… J’ai tant à me faire pardonner…

— Que voulez-vous dire ?

— Sans doute : hier, n’ai-je pas été brusque, grondeur ?… N’ai-je pas enfin fait tout ce qu’il fallait faire pour être exécré ? Mais les maris sont toujours ainsi.

— Je vous assure, Charles, que j’avais complètement oublié….

— Vous êtes si bonne et si généreuse… Vraiment quelquefois je ne sais comment j’ai pu méconnaître tant de précieuses qualités…

— Charles… de grâce.

— Non vraiment… cela m’explique l’incroyable, l’aveugle confiance que j’ai toujours eue en vous, à part quelques accès de jalousie sans motif, bien entendu… Tenez, vous ne sauriez croire combien surtout notre conversation d’hier a augmenté ma confiance en vous.

— Mon ami…

— Dans le premier moment, je l’avoue… la franchise de vos craintes m’a un peu effrayé ; mais depuis, en y réfléchissant, j’y ai trouvé au con-