Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/168

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rante du sort terrible qui l’attend, tandis que vous en êtes instruite… vous ?

— Je ne me croirais pas complice de cette mort, mais j’éprouverais de la terreur en voyant cette personne marcher, confiante et paisible, vers un abîme qu’elle ignore.

— Eh bien ! cette terreur ne deviendra-t-elle pas un remords s’il s’agit de votre mari, si sa mort comble tous vos vœux, réalise toutes vos espérances ?

— Que dites-vous ?

— Quelque innocente que vous fussiez d’une telle catastrophe, ne vous regarderiez-vous pas presque comme criminelle… seulement parce que vous étiez instruite à l’avance ? Encore une fois, ne m’interrogez pas davantage… ne me forcez pas à parler… vous vous en repentiriez, il serait trop tard… Confiez-vous à moi.

— Me confier à vous… non, non, je sais ce dont vous êtes capable… J’étais certainement innocente de vos affreuses tentatives sur M. de Hansfeld… et les apparences me condamnaient. Pourtant je vous dis que je veux tout savoir.

— Êtes-vous décidée à renoncer à M. de Morville ?

— Que vous importe ?…

— Il faut que je le sache… dans ce cas seulement je dois parler… Il serait cruel de laisser périr pour rien… deux créatures de Dieu….

— La vie de deux personnes serait donc en danger ? — s’écria madame de Hansfeld.

— Malheur sur moi ! malheur sur vous ! — dit