Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/167

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— Oui… et je vous jure que les événements ont marché de telle sorte, sans que vous y soyez mêlée en rien, vous le savez mieux que personne… qu’avant huit jours… vous serez peut-être libre… et non seulement aucun soupçon ne vous atteindra, mais l’intérêt, mais les sympathies du monde seront pour vous…

Madame de Hansfeld regarda Iris avec surprise, presque avec stupeur.

— Mais, s’il en est ainsi, pourquoi ne pas me faire part de ces événements, puisque j’y suis, dites-vous, absolument étrangère ?

— À cause de vos scrupules, marraine.

— De mes scrupules ! pourquoi en aurais-je ? Ne suis-je pas innocente de ce qui se passe ?

— Vos scrupules naîtront… quoique insensés… Ils naîtront, vous dis-je, et vous les écouterez.

— Comment cela ?

— Supposez-vous instruite, par je ne sais quel prodige, de l’avenir d’une personne qui vous soit absolument indifférente… que vous ne connaissez même pas… Cette prescience vous apprend que cette personne doit mourir dans huit jours… mourir fatalement, sans que vous soyez pour rien dans les causes de cette mort, sans qu’elle vous profite en rien… sans que vous puissiez changer le cours des événements qui l’amènent… N’éprouverez-vous pas une sorte d’angoisse à cette révélation ? ne vous regarderez-vous pas pour ainsi dire comme complice du destin en voyant cette personne igno-