Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/186

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d’aimable dans les paroles du prince, et il répondit :

— Vous croyez, monsieur, que si je n’étais pas fils unique j’aurais eu d’autres manières de voir à ce sujet ?

— Je crois, monsieur, que votre manière d’aimer vos frères et vos sœurs aurait complétement changé votre manière de voir à ce sujet. Mais, pardonnez-nous, madame — dit le prince en s’adressant à Berthe — de parler pour ainsi dire politique ; ainsi, sans transition aucune, je vous demanderai ce que vous pensez de la nouvelle comédie… donnée au Théâtre-Français. Madame de Hansfeld et moi, nous avons eu le plaisir de vous y voir, je n’ose dire de vous y remarquer.

— Cela ne pouvait guère être autrement — dit Berthe en reprenant un peu d’assurance — j’étais à côté de madame Girard, qui avait une coiffure si singulière qu’elle attirait tous les regards.

— Je vous assure, madame — reprit Paula — qu’en jetant les yeux dans votre loge nous n’avons vu le singulier bonnet… le sobieska de madame Girard, que par hasard.

— Cette comédie m’a paru charmante et remplie d’intérêt — dit Berthe — et, sans connaître l’auteur, M. de Gercourt, j’ai été enchantée de son succès… il avait tant d’envieux !

— L’auteur, M. de Gercourt, est tout à fait un homme du monde ?… — demanda madame de Hansfeld.

— Oui, madame — reprit M. de Brévannes — il a été l’un des cinq ou six hommes des plus à la