Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/185

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ainsi dire, faite involontairement, redoubla sa confusion en lui rappelant les premiers temps de son amour pour Arnold. Celui-ci se hâta d’ajouter :

— C’est différent, madame ; mais venir à l’île Saint-Louis, c’est toujours une espèce de voyage pour les véritables Parisiens.

— Du moins — dit M. de Brévannes — on est bien dédommagé de ce voyage… comme vous dites, monsieur, en pouvant admirer cet hôtel… un véritable palais !…

— En effet — dit Paula pour prendre part à la conversation — dans le faubourg Saint-Germain, ce quartier des beaux hôtels que nous avons habité pendant quelque temps, on ne trouve rien de comparable à cette demeure véritablement grandiose.

— On ne peut plus bâtir des palais maintenant — dit M. de Brévannes — les fortunes sont beaucoup trop divisées… Vous avez beaucoup plus de bon sens que nous, messieurs les étrangers ; en Angleterre, en Russie, en Allemagne aussi, je le suppose, le droit d’aînesse a sagement maintenu le principe de la grande propriété.

— Je suis sûr, monsieur — dit en souriant M. de Hansfeld — que vous n’avez jamais eu de frère ou de sœur ?

— C’est vrai, monsieur ; mais qui vous donne cette certitude ?

— Votre admiration pour l’excellence du droit d’aînesse.

M. de Brévannes ne comprit pas ce qu’il y avait