Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/192

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— Un passage de halbrans ; ils sont venus s’abattre sur nos étangs par nuées… et, tenez, monsieur — dit M. de Brévannes avec une expression de franche cordialité — si je ne craignais pas de passer pour un vrai paysan du Danube… pour un homme par trop sans façon…

Le prince regardait M. de Brévannes avec surprise.

— En vérité, monsieur — lui dit-il — je ne comprends pas…

— Eh bien, ma foi, arrière la honte, entre chasseurs la franchise avant tout. Le passage des halbrans est magnifique cette année, il dure toujours au moins une huitaine. J’ai quatre cents arpents d’étangs ; ma maison est confortablement arrangée pour l’hiver… Permettez-moi de vous offrir d’y venir tirer quelques coups de fusil ; en trente-six heures nous serons chez moi… Et, si par un hasard inespéré, madame de Hansfeld n’avait pas trop d’aversion pour la campagne pendant quelques jours d’hiver, madame de Brévannes tâcherait de lui en rendre le séjour le moins désagréable possible. Vous le voyez, monsieur, lorsque je me mets à être indiscret, je ne le suis pas à demi…

À cette proposition si brusque, si inattendue, si en dehors des habitudes et des usages reçus, et qui, acceptée par M. de Hansfeld pouvait avoir de si terribles résultats, la princesse tressaillit.

Berthe rougit et frissonna.

Iris bondit sur sa chaise. M. de Hansfeld put à