Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/191

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— Il en a du moins la prétention, car il les a toutes ; mais je suis sûr qu’il justifie aussi peu celle-là que les autres, et qu’il chasse par ton et non par plaisir.

— Il a tort — dit Arnold — car c’est un des plus vifs plaisirs que je connaisse…

— Vous êtes chasseur, monsieur ? — dit M. de Brévannes.

— Nous avons de si belles chasses en Allemagne, qu’il est impossible de ne pas avoir ce goût. Il est surtout une chasse que j’aimais beaucoup, et qui n’est peut-être pas très connue en France…

— Quelle chasse, monsieur ?… Je puis vous renseigner, car j’ai aimé, j’aime encore passionnément la chasse…

— La chasse au marais. Nous avons en Allemagne d’admirables passages d’oiseaux aquatiques.

— Vous aimez la chasse au marais !… — s’écria M. de Brévannes après un moment de réflexion, et comme éclairé par une idée subite.

— À la folie… monsieur… Mais avez-vous en France beaucoup de ces chasses ?

— Nous en avons, et je puis même dire que j’en ai une chez moi, en Lorraine, des plus belles de la province…

— Certainement — dit naïvement Berthe — ce matin même encore le régisseur de M. de Brévannes lui a annoncé qu’il y avait en ce moment un passage extraordinaire de… — je ne me rappelle pas le nom de ces oiseaux — dit Berthe en souriant.