Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

elle sentait que les événements allaient se précipiter d’une manière effrayante.

— Soyez généreuse, madame — dit M. de Brévannes ; — nous tâcherons de vous distraire… nous organiserons pour vous de véritables chasses de demoiselles ; j’ai des furets excellents… Si vous ne connaissez pas le divertissement du furetage, cela vous amusera, je le crois… Le temps est assez doux cet hiver… je puis vous promettre une pêche aux flambeaux… Enfin, j’ai une réserve bien peuplée de daims et de chevreuils ; vous en verrez prendre quelques-uns dans les toiles. Je me hâte de vous dire que cette chasse n’a rien de barbare, car les victimes restent vivantes. Je sais, madame, que ce sont là de rustiques et simples amusements ; mais le contraste même qu’ils offrent avec la ville de Paris pendant l’hiver peut leur donner quelque piquant… de même qu’après les avoir goûtés vous trouverez peut-être plus de saveur aux brillants plaisirs du monde.

— Croyez, monsieur — répondit Paula, dans une anxiété de plus en plus profonde — que cette partie de plaisir improvisée me serait extrêmement agréable par la seule présence de madame de Brévannes ; mais je crains vraiment qu’elle ne consente à ce voyage impromptu que par considération pour moi.

— Oh ! non, madame, j’y trouverai, je vous assure, le plus grand charme… le plus grand plaisir…