Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/216

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le premier manteau venu (ce fut celui de Berthe, il se trouvait dans un vestibule), courir auprès de M. de Morville, tel fut le premier mouvement de Paula.

Au milieu de ses terribles angoisses, elle voulait à tout prix éloigner M. de Morville d’un lieu où pourrait se passer un événement si tragique.

M. de Morville descendit de voiture à la vue de Paula, entra dans le parc, prit son bras et lui fit de tendres reproches sur son départ si brusque, la suppliant de lui expliquer cette détermination si bizarre.

Craignant d’être rencontrés dans le parc, quoique la nuit commençât à venir, Paula conduisit, tout en marchant, M. de Morville vers le pavillon où se trouvaient enfermés Berthe et M. de Hansfeld.

En entendant ouvrir la porte, Berthe, par un mouvement de frayeur involontaire, se réfugia dans la seconde pièce du pavillon ; Arnold la suivit et put, en entendant le rapide entretien de M. de Morville et de Paula, s’assurer que du moins Paula n’avait jamais oublié ses devoirs.

M. de Morville, rassuré par les plus tendres protestations de Paula qui le pressait de partir, venait de lui demander un seul baiser sur le front… lorsque M. de Brévannes la tua, trompé par l’obscurité, par le manteau de Berthe, et surtout par la conviction qu’il avait de la présence de celle-ci dans le pavillon.