Page:Sue - Paula Monti, tome 2, 1845.djvu/59

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Telles étaient les réflexions de madame de Hansfeld, lorsque le prince entra chez elle ; il sortait de chez Pierre Raimond ; son air était encore plus ferme, encore plus impérieux que la veille.

— Il me semble, madame, que vous ne vous hâtez pas de faire vos préparatifs de départ — lui dit-il sèchement. — Du reste, comme vous ne verrez et ne recevrez personne au château de Hansfeld, où je vous envoie, vous n’avez pas besoin d’un grand attirail de toilette… Vous pouvez emporter vos diamants… je vous les abandonne… Frantz, que je charge de vous conduire en Allemagne, est incorruptible… Si j’avais pu hésiter à vous laisser ces pierreries… ç’aurait été dans la crainte de vous donner les moyens de gagner votre guide…

Madame de Hansfeld interrompit son mari :

— Je vous remercie, monsieur, de me procurer cette occasion de vous rendre ces pierreries.

Et, se levant, elle alla prendre dans un secrétaire un grand écrin qu’elle remit au prince.

— J’ai autrefois accepté ces présents… depuis longtemps j’aurais dû les remettre entre vos mains.

— Soit — dit le prince en les prenant avec indifférence ; — la tendresse la plus vive, l’affection la plus dévouée n’ont pu vous désarmer… ma générosité devait être aussi impuissante… Il est vrai — ajouta-t-il avec un sourire de mépris écrasant — que j’avais par contrat disposé en votre faveur de la plus grande partie de ma fortune…, et qu’a-